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Concert « JESU MEINE FREUDE » au Temple Protestant de Quaregnon

19/02/2017 @ 17:00 - 19:00

1.25€ à 8€

Dimanche 19 février 17h  au Temple Protestant, Rue Paul Pastur, 100 à 7390 Quaregnon

Infos et réservations : reservation@maisonculturellequaregnon.be

065/78 19 50

Œuvres de Hassler-Praetorius-Schütz-Hammerschmidt-Rosenmüller-Briegel-Buxtehude-famille Bach

Violons baroques : Laurent Hulsbosch, Claude Vinchent ; Violoncelle : Georges Charbonnel ; Basse continue : Fabian Martiny

Le Petit Chœur

Direction :  Yves Wuyts

 

LES CHORALS

 L’apport essentiel de Martin Luther dans sa conception de la musique du culte réformé est d’avoir réhabilité la parole et l’écoute.

A l’aube du XVIème siècle, c’était surtout le visuel qui primait. Les sculptures, peintures qui décorent les églises, les processions, pèlerinages sont les manifestations de la foi surtout perçues par le regard.

Le peuple des fidèles est quasiment exclu de la liturgie et sa musique.

Le chant grégorien est devenu si complexe que seuls les chantres spécialisés maîtrisent la ligne mélodique très mobile (influence de la musique orientale).

La polyphonie, conçue comme un produit spéculatif intellectuel, est le domaine réservé aux musiciens professionnels. Le latin, langue officielle de la liturgie, l’écriture, ne sont plus compréhensibles que par les lettrés.

En vue d’atteindre par la prédication le plus grand nombre, Luther favorise l’usage de la langue parlée par le peuple. Il fera traduire la Bible et stabilisera ainsi la langue allemande.

Pour lui, le savoir ne doit plus être l’apanage de l’officiant mais l’assemblée devient elle-même assemblée de prêtres. La musique, expression collective et don de Dieu devient la servante de la théologie.

« Doppelt betet wer singt – Il prie doublement celui qui chante » montre bien la valeur et le rôle liturgique qu’il réservait à la musique.

Ces chants nouveaux, les CHORALS (chorus-chœur-cantique) dont les mélodies sont faciles à mémoriser, les rythmes simples et réguliers et le texte toujours présent et audible, forment une sorte de catéchisme musical chanté par tous les participants au culte réformé.

Ce sera le symbole unificateur dont s’inspireront les musiciens allemands bien au-delà de Jean-Sébastien Bach. (Mendelssohn notamment).

Comme la musique est un don de Dieu, de la plus simple à la plus sophistiquée, elles sont utiles à sa louange. De Johann Walther (le collaborateur et ami de Luther) à Jean-Sébastien Bach, les musiciens seront encouragés à servir la liturgie sous des formes musicales diverses : motet, oratorio, cantate, prélude, fugue…

Leurs œuvres qui se nourrissent du vaste corpus des chorals sont perçues et conçues comme des commentaires des lectures bibliques et des sermons.

Ainsi un langage nouveau s’élabore incorporant de subtils figuralismes soulignant et amplifiant le sens du texte.

La musique religieuse de cette époque, immense prédication de la Parole rejoint l’idée maîtresse de Luther : « Dieu a aussi prêché l’évangile par la musique ».

JESU MEINE FREUDE

Contrairement à ce que l’on pourrait croire la musique luthérienne de l’époque baroque n’est pas du tout austère. Bien sûr la jubilation de la nativité et de la résurrection contraste avec les plaintes funèbres «  klaglied » des funérailles intimes.

Aborder l’ensemble de ces musiques peut se faire sous différents aspects .

Lors de la précédente prestation du Petit Chœur nous avions proposé le thème : «  Le Choral luthérien et ses Musiciens » (temple de Quaregnon 2007).

Le thème retenu cette année «  JESU MEINE FREUDE »   est une perception plus suggestive, plus liée aux convictions des compositeurs de «  Schütz à Bach ».

La Joie ! Selon les époques, les contextes, les systèmes de pensées, ce mot revêt des significations différentes.

Aujourd’hui si les médias font de plus en plus appel à l’humour et à la fantaisie, si l’on plaisante sur tout, même des sujets les plus sérieux, cette apparente joie est bien éloignée de la JOIE – die FREUDE, dont il est question ici.

A l’éloignement géographique de la Thuringe de Schütz aux villes du Nord des Bach s’ajoute celui de la chronologie puisque près de cent ans séparent les activités des compositeurs . Leur commun dénominateur est d’irriguer leur musique de joie, profonde et inaltérable.

C’est à l’opposé de la jouissance passagère euphorique. Elle est un état d’âme, conséquente de la confiance inaltérable qui rend indépendant des péripéties de la vie, de l’adversité, des conventions. A l’époque baroque la société est chrétienne, elle considère la mort comme un passage vers la vie éternelle. Elle ne cherche pas à la cacher. L’humanité croit à l’incarnation, la résurrection, la rédemption. C’est cela qui, donnant son sens à une vie souvent malmenée, procure ce sentiment exaltant et profond mais aussi serein et confiant : die FREUDE .

Cette énergie positive est le miroir inversé de la douleur. En opposant des idées contraires nous rentrons dans le processus du clair-obscur, un des composants stylistiques de cette musique. Les luthériens s’approprient la pensée du réformateur :

«Dieu n’aime pas les esprits tristes. Il n’a pas envoyé son Fils pour nous rendre mélancoliques   mais pour nous rendre joyeux »

 Le chant est pour eux plus que l’ornement du culte, c’est l’annonce de la bonne nouvelle. Union du texte et de la mélodie, amplifiée par l’environnement instrumental, la voix narre l’histoire de « l’âme bienheureuse ».

Yves Wuyts

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Hans Léo HASSLER  (Nuremberg 1564-Francfort 1612) a été organiste successivement à Augsbourg, Nuremberg, à Prague pour l’empereur Rodolphe II, à Dresde pour l’Electeur de Saxe.

Cantate domino est un motet à quatre voix avec continuo sur les trois premiers versets du Psaume 96

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Michaël PRAETORIUS   (Kreuzberg 1574 – Wolfenbüttel 1621) fils de pasteur, il fut organiste, kappellmeister et secrétaire du duc de Brunswick. C’est un des plus grands compositeurs luthériens. Il a composé plus de 1200 chorals, son traité « Syntagma musicum » fait autorité à l’époque sur l’usage des instruments.

Puer natus in Bethleem, l’enfant est né à Bethléem, est à l’origine une berceuse moyenâgeuse du début du 14è s passée dans l’hymnologie luthérienne et dans laquelle alternent les phrases latines et allemandes. Ici, sous forme de motet pour deux chœurs et à sept voix. Le premier chœur chante le choral, le deuxième chœur alterne dans un rythme rapide et joyeux invitant à la réjouissance et à la louange du Seigneur.

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Heinrich SCHÜTZ (1585-1672) C’est exactement   un siècle avant Bach que l’école allemande fait sa grande entrée dans le concert européen avec Heinrich Schütz « passeur » entre deux mondes notablement divergents : La Renaissance et le Baroque. La modernité de son écriture est la conséquence des influences reçues et assimilées lors de ses séjours en Italie.

Le motet Sumite Psalmum utilise plusieurs versets des psaumes 90-95-97. La première partie s’ouvre par le tutti des cinq voix dans le rythme joyeux du ternaire, Entonnez un cantique, jouez du tambourin, puis il emploie le style concertant faisant alterner solistes et tutti.

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Andreas HAMMERSHMIDT, né en Bohême vers 1611, organiste à Zittau en Saxe, fut un des plus grands maîtres de la musique religieuse luthérienne. Son œuvre, essentiellement de la musique sacrée est caractérisée par son affinité avec le motet polyphonique. Elle s’attache à celle d’Heinrich Schütz, dont il fut le disciple et l’ami ; il contribua aussi grandement à introduire en pays germanique les nouveautés originaires d’Italie.

Ihr lieben hirten, fürchtet euch nicht. Cette musique de Noël est tirée de la première partie des dialogues ou entretiens musicaux sur les Evangiles. Le texte est celui de Luc 2 : 10-14. Selon un procédé qu’il affectionne, HAMMERSSCHMIDT juxtapose aux paroles bibliques une strophe, mais sans sa mélodie traditionnelle, d’un hymne luthérien célèbre : « Mon cœur, prends garde et vois ici  – Qui repose dans cette crèche ? – Quel est ce bel enfant ? – C’est le doux petit Jésus ». La distribution des soli et des tutti, leur alternance mettra particulièrement en relief le caractère quasi scénique de ce « mystère » de Noël, avec des effets d’écho. La musique du refrain est la parfaite transcription du texte.

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Johann ROSENMÜLLER (Oelsnitz 1617 ou 1620-Wolfenbüttel 1684). Il a d’abord été adjoint du cantor de Saint-Thomas à Leipzig, mais après s’être enfui de Venise, il devint kappellmeister du duc de Brunswick.

Le propos de Die Gnade unserm Herren Jesu Christi : Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit saint avec vous tous est beaucoup plus sobre et n’utilise en accompagnement que le continuo. C’est par le figuralisme que Rosenmüller évoque le texte. La ligne mélodique de « die Gnade unsers Herren Jesu Christe » ainsi que « die liebe Gottes » est descendante. Du ciel vers la terre don de Dieu. La partie centrale est un jeu fugué des quatre voix qui illustre la communion de l’Esprit Saint « die Gemeinschaft  des heiligen Geistes». La joyeuse conclusion est l’assurance du partage par tous « sei mit euch allen ». Cette courte œuvre est une parfaite illustration par la musique, du sens du texte.

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Wolfgang Carl BRIEGEL (1626-1712) a publié une œuvre abondante dont 9 cycles complets de cantates de 1658 à 1712. Maître de chapelle à la cour de Gotha,puis, de 1671 à sa mort à la cour de Darmstadt, son œuvre prétend avant tout répondre aux besoins du musicien d’Eglise. Briegel a été le compositeur de cantates le plus joué à la fin du XVIIe siècle ; il n’est pas de cour, pas de paroisse de quelque importance qui n’ait possédé plusieurs volumes de ses œuvres. Musique utilitaire donc mais comme le sera celle d’un Teleman recelant d’inestimables trésors musicaux.

En dépit de ses professions de foi italianisantes, Briegel représente d’abord le premier jalon de la cantate allemande dans ses préoccupations les plus humbles : un certain parti pris de simplicité, d’homophonie, une palette instrumentale généralement limitée, une large utilisation du choral comme repère musical et théologique pour l’auditeur, des textes d’une indiscutable orthodoxie et d’une grande efficacité pédagogique. Mais sous l’apparente modestie du propos se cache un compositeur tout à fait remarquable.

Mache dich auf, werde Licht . Lève-toi, brille, car ta lumière paraît et la gloire de l’Eternel se lève sur toi. Le prophète Esaïe au chapitre 60, s’adresse ainsi à Jérusalem pour lui annoncer que sa gloire va lui être rendue.

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Dietrich BUXEHUDE  naquit en 1637 à Oldesloe dans une partie du Holstein qui appartenait alors au Danemark et devait par la suite être rattachée à l’Allemagne. Bon nombre d’incertitudes demeurent sur les débuts de son existence. Il fut vraisemblablement initié à la musique par son père, un organiste. Le décès de Frank Tunder en novembre 1667 libéra le prestigieux poste d’organiste de la Marienkirche de Lübeck, lieu doté d’un des plus beaux orgues que l’Allemagne comptait alors. Au terme d’un concours d’admission, la candidature de Buxtehude fut retenue. Sans attendre, il s’installa dans la cité allemande et il épousa Margaretha Tunder, la fille de son prédécesseur, dès août 1668. Sans doute une obligation liée à l’obtention du poste. Pour l’anecdote, cette contrainte subsistait lorsque le jeune J.S. Bach lui rendit visite à Lûbeck en 1705. L’immense art d’organiste du musicien fit beaucoup pour sa réputation durant les quarante années qu’il passa à la tribune de la Marienkirche, mais il la devait également aux Abenmusiken. A partir de 1673 en effet, Buxtehude repris les « Musiques du soir » instituées par son prédécesseur et leur donna un relief particulier. Pendant les cinq dimanches précédant Noël, le public pouvait ainsi découvrir, en dehors de l’office, des programmes de musique vocale et instrumentale sacrée. Une grande partie des partitions composées à cet effet ont été perdues. La musique de Buxtehude est toujours personnelle et inspirée, parfois teintée d’italianisme dans on expressivité mélodique. Les cantates sont courtes, variées et utilisent généralement l’allemand, sans doute pour une destination liturgique. L’effectif instrumental souligne la sensation de tranquillité et sagesse réconfortantes, ses œuvres gaies ou tristes ne sont jamais convenues. On est à le considérer comme le lien entre Schütz et J.S. Bach.

Jesu, meines Lebens Leben, Bux WV 62  « Jésus, vie de ma vie » est une cantate-aria en chaconne de Dietrich Buxtehude, destinée au temps de la Passion, l’une des nombreuses pièces sur ostinato du compositeur. Le texte est de Ernst Christoph Homburg et de son recueil de chants religieux (Bekanntes Kirchenlied) de 1659. En raison de son utilisation pendant le temps liturgique de la résurrection, ce psaume est appelé le Psaume pascal. C’est un texte de confiance absolue et de louange : la force de Dieu pallie celle de l’homme et le fait triompher de l’adversité. C’est un cri d’allégresse : les épreuves, les malveillances, la mort n’y sont évoquées que pour fournir à la joie et à la reconnaissance un tremplin. Une des particularités de cette cantate est qu’elle est bâtie sur une basse de chaconne. Ce type de basses répétées est construit sur une harmonie claire et solide, sur un mouvement cadentiel de deux, quatre ou huit mesures en général. La chaconne et la passacaille ont des origines en Espagne au XVIe siècle (danse) et se répandent en France, en Allemagne et en Italie. La basse de chaconne, répétitive, eut un grand succès à l’époque baroque, notamment parce qu’elle servait de base pour la composition de variations. Ici, la basse de chaconne fondée sur un tétracorde descendant s’étale sur deux mesures et est répétée quatre fois pour chaque strophe. Elle débute dès l’entrée de l’aria du soprano et soutiendra à 41 reprises les 5 strophes entrecoupées d’une ritournelle instrumentale. L’amen final, ajouté plus tard, porte le style concertant à son paroxysme.

(Notons, pour l’anecdote, qu’un extrait de la cantate de Buxtehude, Jesus meine Lebens leben repris par des compositeurs tels que Mozart, mais aussi par les Beatles avec Let it be ou Bob Marley avec No Woman no cry, connut un succès planétaire)

La cantate Befiehl dem Engel   – Commande à l’ange – reprend la mélodie du choral Christ der du bist der holle Tag. Annoncée par le violoncelle en ouverture, elle est confiée au pupitre des soprani se superposant aux courtes coloratures des autres voix. Chaque section est reliée par des intermèdes instrumentaux. Les deux versets sont différenciés à la fois par la métrique (du binaire au ternaire) mais aussi l’atmosphère de berceuse qui souligne le texte – so schlafen wir – ainsi nous reposons. Il n’y a pas d’intervention de solistes et la conclusion sur Amen se développe en un dialogue entre le chœur et l’orchestre. Dans cette pièce, se succèdent trois mouvements : Sinfonia, Allegro ternaire et un Alléluia en forme de chaconne. Cette chaconne allie de façon originale et efficace le mou formel, c’est-à-dire un motif, de basse de 2 mesures, répété 19 fois pendant tout le morceau de façon identique, aux effets dynamiques et enivrants, des contretemps sur les A du mot Alleluia. L’utilisation de la structure de chaconne- sur un motif obstiné ni modulant, ni évolutif – se retrouve dans de nombreuses compositions. C’est sans doute pour cet humaniste cultivé une manière d’évoquer sa conception du monde inspirée des observations de Copernic et Galilée. L’incessant tournoiement de la terre ne se terminera qu’une seule fois. L’orchestre ouvre à la française avec les rythmes surpointés soulignant la majesté et la confiance.

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 Gottfried Heinrich STÖLZEL   (1690- 1749)   profondément doué à en croire les témoignages de l’époque, n’est aujourd’hui connu que d’une poignée de curieux. Beaucoup de ses collègues musiciens voyaient en lui l’égal de son contemporain Jean Sébastien Bach. Cet aria, repris dans le livre pour Anna Magdalen Bach fut longtemps attribué faussement à Bach lui-même. Lui aussi, maître de chapelle, sa production est abondante en fonction des exigences de son employeur, le Duc de Gotha-Alteburg.

Bist du bei mir. On retrouve une forte influence des oncles de J.S.Bach sur sa composition des motets. On sait d’ailleurs que le Cantor de Leipzig fit exécuter par le chœur de la Thomasschule plusieurs motets et concerts de Johann Christoph (lequel en aurait composé plus de septante dont seulement une dizaine nous est parvenue).

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Johann Christoph BACH   est né en 1642 dans une famille de musiciens. Organiste à Einsenach, c’est à lui qu’échoit la tâche d’initier Jean-Sébastien à la musique.

Fürchte dich nicht     Ne crains pas .  Ce motet illustre le principe de la polytexture. Le chœur est scindé en deux identités superposées.

– Le supérieur, seul, présente la mélodie du choral O Jesu du, mein Hief und Ruh (mon secours, mon repos (sérénité), en cantus firmus. Le fidèle supplie dans la sérénité ce Dieu clément « aide-moi à t’aimer jusqu’à ma mort ».

– En ouverture, un chœur grave (ATTB) tresse un contrepoint expressif sur les paroles du Christ en croix à l’un des deux larrons crucifiés avec lui. « Ne crains pas, car je t’ai délivré, je t’ai appelé par ton nom. Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis » 

Les deux chœurs se fondent dans une belle symbolique sur « Du bist mein – Tu es mien » qui répond à l’appel angoissé, tel un cri : Hilf –Aide. L’œuvre est conçue comme un vaste crescendo expressif qui retombe progressivement vers la sérénité initiale. J.S. Bach qui admirait beaucoup l’œuvre de son oncle se réfère explicitement à ce motet dans la cantate Actus Tragicus BWV 106

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Johann Michaël BACH (Arnstadt 1648-Gehren 1694) était le frère cadet de Johann Christoph et le beau-père de Johann Sébastien qui épouse une de ses filles, Maria Barbara. Outre ses dons remarqués d’organiste, il était aussi facteur d’instruments.

Unser Leben währet siebenzig jahr est le verset 10 du Psaume 90 qui est une prière à Dieu de l’homme face aux difficultés et la brièveté de la vie, un constat de la vanité de notre existence au regard de la grandeur divine, l’expression de la crainte. Ce motet utilise, comme le précédent le principe de superposition de deux idées : Le chœur grave scande le texte plaintif. Le texte consolateur du choral dans la brillance des soprani telles des anges qui portent l’âme dans le sein d’Abraham. Le chœur conclut par un magnifique figuralisme en déclamant en notes rapides. Comme dans un vol léger vers un accord suspendu et le silence.

Le deuxième motet- Halt was du hast garde ce que tu as- est aussi une méditation sur la vie et la mort. Rien d’étonnant car cette génération de compositeurs avait vécu les souffrances de la guerre de Trente ans (1618-1648). L’Allemagne avait été mise à feu et à sang et ravagée par la famine, la misère, la maladie. Composé pour double chœur à 8 voix, il superpose des effectifs différenciés : un chœur à 4 voix mixtes et un chœur grave (ATTB ). A l’effet des couleurs sonores opposées, il ajoute celui des moyens expressifs. Le chœur grave invite d’emblée à la fidélité envers Dieu par une écriture homophone déclamatoire et répétitive dans un rythme nerveux et martelé. Composé pour double chœur à 8 voix, il superpose des effectifs différenciés : un chœur à 4 voix mixtes et un chœur grave (ATTB ). A l’effet des couleurs sonores opposées, il ajoute celui des moyens expressifs. Rien d’étonnant car cette génération de compositeurs avait vécu les souffrances de la guerre de Trente ans (1618-1648). L’Allemagne avait été mise à feu et à sang et ravagée par la famine, la misère, la maladie.

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Georg Philip TELEMAN (1681-1767) fait partie de ces compositeurs dont la fécondité est telle qu’elle défie l’analyse. Génie prolifique, Teleman est aussi le type même du compositeur moderne, allant constamment de l’avant. L’art avec lequel il réalisait et accompagnait les chorals, la plénitude de ses harmonies, le bonheur de ses modulations font que Teleman est devenu le premier professeur de l’Allemagne en ce domaine.

Paume 117 Louez l’Eternel toutes les nations ! Car sa grâce triomphe sur nous, le Seigneur est la vérité pour l’éternité. Alléluia !  Une des rares œuvres, avec le grand Magnificat, écrite en 1758 sur un texte latin. Conçue pour la pratique liturgique, elle requiert une instrumentation réduite (deux violons et un continuo). La partie médiane lente et modulante (car sa bonté pour nous est grande) est entourée de deux mouvements plus vifs : en entrée, solistes et chœur dialoguent et en conclusion, l’alléluia se déploie en style fugué.

Laudate Jehovam omnes gentes

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Johann Sebastien BACH   (Eisenach 1685-Leipzig 1750). Si son œuvre n’égale pas en quantité celle de son contemporain Teleman, elle est certainement le sommet de la musique baroque, la forme la plus accomplie et la plus profonde. Et pourtant, Teleman le dépassait en popularité et il fallu attende près de deux siècles pour que Johann Sebastian Bach soit (re)découvert et apprécié. Il a écrit six motets (BWV 225-230).

Jesu, meine Freude est le plus ancien et le plus long. Le texte est de Johann Franck : J.S. Bach a utilisé plusieurs textes de cet auteur dans ses cantates. Ce motet, dont le premier et le onzième (et dernier) verset proposés ici, a été composé à Leipzig pour les funérailles de l’épouse d’un notable de la ville.

Jésu   bleibet meine freude. Qui ne s’est pas surpris à fredonner le thème de la mélodie faussement intitulée « Jésus que ma joie demeure », le choral final de la cantate BMW 147 ? Les paroles exactes de la seizième strophe du texte sont : « Jésus demeure ma joie » ce qui est plus en concordance avec le volontarisme de Bach. Ce choral, véritable message de paix, fait sonner la mélodie au soprano (doublé de la trompette dans l’original). Les violons qui assurent la ritournelle ornent en triolets. La musique de Jean Sébastian Bach, produit de la démarche d’un croyant luthérien du Nord de l’Allemagne, a pourtant une portée universelle. Elle ne nous oblige pas à croire comme Bach, elle transcende sa religion pour émouvoir tout un chacun là où il se trouve, comme il est, comme il pense.

Détails

Date :
19/02/2017
Heure :
17:00 - 19:00
Prix :
1.25€ à 8€
Catégorie d’évènement:

Organisateurs

Maison Culturelle de Quaregnon
Wuyts

Lieu

Temple Protestant de Quaregnon
Rue Paul Pastur, 100
Quaregnon, Hainaut 7390 Belgique
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Téléphone :
065/78 19 50