Until we meet again … Dix jours avec l’Eurochoir

22 Août

Until we meet again … Dix jours avec l’Eurochoir

                                         Eurochoir 2016-1

30 juillet 2016, 9h 30. Au dernier étage d’un immeuble dont les fenêtres laissent passer un soleil radieux, 47 choristes de 18 à 30 ans venus des quatre coins du continent, de la Norvège à la Turquie et du Royaume-Uni à la Hongrie, sont assis en arc de cercle. Le talentueux jeune chef finlandais nous invite à nous lever. La première répétition de l’édition 2016 de l’Eurochoir est sur le point de commencer.

Organisé par Europa Cantat, l’association chorale européenne, l’Eurochoir se déroule chaque année dans un pays différent. Cette année, il est accueilli à San Vito al Tagliamento, dans le Nord-Est de l’Italie, par la fédération chorale italienne (Feniarco). Le programme, confié à la direction expérimentée de Lorenzo Donati (Italie) et Mikko Sidoroff (Finlande), rassemble de la musique d’Italie et d’ailleurs, de la Renaissance à nos jours, et des œuvres de compositeurs scandinaves des 20e et 21e siècles (dont le Finlandais E. Rautavaara, décédé trois jours plus tôt).

Après un échauffement physique et vocal, nous démarrons le travail du répertoire. Dès les premières mesures, la magie s’opère. Quiconque aurait débarqué à ce moment dans la salle de répétition n’aurait pu concevoir que cette harmonie émanait de gens qui, pour la plupart, se rencontraient pour la première fois, ne parlaient pas la même langue et venaient d’horizons différents. Bien sûr, chacun avait eu l’occasion de se présenter brièvement devant le groupe la veille, mais comment expliquer la fusion qui s’était immédiatement réalisée, si ce n’est par l’incroyable alchimie du chant choral, qui invite chacun à partager sa voix non en tant qu’instrument distinct, mais comme matériau malléable mis en commun pour créer un seul instrument unifié : le chœur.

Eurochoir

Chanter en chœur n’est pourtant pas un acte qui va de soi, à fortiori en présence d’inconnus. Il implique de dévoiler humblement à l’autre sa sensibilité, sa créativité son jugement esthétique, son intelligence, mais aussi ses incertitudes, ses imprécisions, ses couacs, ses fausses notes. Le chant choral connecte les choristes entre eux sans qu’ils ne se soient adressés un seul mot. Il constitue un formidable accélérateur de liens sociaux plus efficace que la parole, au point de donner, après dix jours de chant, l’impression de connaitre les choristes qui t’entourent depuis des années.

Après cinq journées de répétitions intenses, nous avons eu le plaisir de présenter notre travail au public lors de concerts donnés à San Vito, à Koper/Capodistria (Slovénie), dans la majestueuse basilique des Saints Jean et Paul de Venise, ainsi que dans l’imposante basilique patriarcale d’Aquilée.

Eurochoir 2016-2

L’Eurochoir, ce fut des rencontres, des partages, de l’effort, de l’écoute, des gestes, des sourires, des regards, des émotions, de la passion, de la beauté, du rire, des échanges de traditions, des discussions géopolitiques, des lectures à vue jusqu’au milieu de la nuit…

Ce qui a un commencement a une fin. Le 8 aout, le chapitre 2016 de l’Eurochoir s’est refermé. La communion d’âmes qui a plané durant dix jours au-dessus de la cité italienne de San Vito ne s’est pas pour autant volatilisée : elle s’est mue en réseau d’amitié s’étendant désormais sur tout le continent.

Until we meet again.

“May the road rise up to meet you.
May the wind always be at your back.
May the sun shine warm upon your face,
and rains fall soft upon your fields.
And until we meet again,
May God hold you in the palm of His hand.”

(An Irish Blessing)

Xavier Devillers
25 aout 2016

Retrouvez l’Eurochoir sur facebook.com/theEurochoir

Vidéos (extraits) :

Sicut cervus (Z. Randall Stroope)
https://www.facebook.com/feniarco/videos/1005058776279249/

Veret tuli mun silimihini (Pekka Kostiainen)https://www.facebook.com/feniarco/videos/1006023022849491/