Comment évoquer la vie prolifique de José en quelques mots ?
José, c était tout d’abord la musique. Il est autodidacte avec son frère, jouant sur les notes apprises en pianotant. Ensuite, ils suivirent quelques cours de musique au Collège Saint Roch de Ferrières. L’un plus musicien, l’autre plus artiste égayèrent les soirées familiales. José fut appelé à diriger le plain–chant, le grégorien à la chorale paroissiale de Sprimont dont faisaient partie mon grand-père et plusieurs musiciens de Sprimont.
Dans les années 60, ce fut la découverte de César Geoffray et du mouvement A Cœur Joie (ACJ), les WE de chants, de formation de direction, les rencontres avec de grands chefs.
Quoi de plus normal de former ainsi son propre chœur. Ce fut la naissance d’une Cantilène « Les Lucioles » , un groupe de jeunes filles anciennes élèves de Mimie, amies de sa belle-sœur Anne Delré, les sœurs Masson, Hodchamp, Quintart, Ligot. Tous les samedis, il y avait répétition dans un salle de gymnastique. Prenez 3 petites notes de musique, 2 syllabes et c’est l’enchantement. Apprentissage de canons, de chants faciles comme l’alouette , la fauvette jusqu’aux chants plus sérieux .
Mais José, tu avais oublié que la luciole était un petit coléoptère femelle qui produit une belle lumière verte intense pour attirer le mâle. Si elles chantaient de tout chœur pour toi, leur cœur battait pour quelques garçons du village. Tu as accepté l’ arrivée de ces garçons et lancé la première pierre qui a fait « Ricochet » avec un nouveau répertoire à 4 voix comme « Belle qui tient ma vie », les beaux chorals de Bach « Gloria sei dir Gesungen » et même des chants en russe et espagnol . Oui, la musique dépasse les frontières, elle est universelle.
Ce furent les concerts à Namur, Bruxelles, Reims, les WE répertoire avec Pierre Kaelin. C’est alors que, par hasard, je suis entré dans Ricochet et je t’ai toujours suivi dans ta vie chorale.
Puis arriva ce qui devait arriver, les choristes se marièrent et ont quitté Ricochet. Le groupe assez restreint eut la chance d’avoir dans ses pupitres 2 jeunes : Francine et Philippe Pissart qui chantaient déjà avec la chorale de St Raphaël. La chorale « Clopin-Clopant » était née avec une cinquantaine de choristes dont faisaient partie tes 2 filles, des professeurs de St Raphaël avec leurs enfants et nous répétions à St Raphaël- Remouchamps le vendredi soir.
Pour toi, la musique était ta force et le chant choral un bonheur que l’on doit partager et qui nous rassemble. Tu as toujours incité tes choristes à suivre les formations de chant et de chef de chœur. Telle était aussi la philosophe de César Geoffray. Tu as partagé la direction avec Philipe Pissart, un jeune chef talentueux.
« Jubilate » était ainsi né, un ensemble vocal tourné vers la musique sacrée, les grandes œuvres avec orchestre et des concerts en Belgique, Luxembourg, Alsace et à Vienne, capitale de la musique à l’occasion d’Europalia Autriche.
Cela t’a permis de t’investir dans le mouvement ACJ en prenant la présidence de la régionale de Liège pendant une douzaine d’années. Tu lui as insufflé un nouvel élan avec le rassemblement du 11 novembre devenant l’activité la plus importante au sein d’A Cœur Joie Belgique. Chacun appréciait ta disponibilité, ton sens de l’organisation et ton enthousiasme débordant. En même temps, tu animais les messes du samedi soir avec tes 2 amis de toujours et ex-collègues de St Roch-Theux : Michel Reginster et Fernand Villers. Les célébrations de Noël et la vigile de Pâques permettaient de retrouver les anciens choristes, de former un petit orchestre avec l’ensemble de flûtes à bec de Michel Duysinx et d’intégrer de nouveaux choristes ou instrumentistes.
Ces célébrations continuent toujours grâce à ta fille Geneviève qui a repris brillamment le flambeau avec la même énergie, le même souci de perfection et la même joie que son illustre papa.
Au cours d’un repas à l’Eau Vive, entre collègues de St Roch-Theux, vous aviez entonné quelques airs de chanson. Paola, la responsable de la maison, demanda si quelqu’un connaissait un musicien pour faire chanter les filles de l’Eau Vive. Et le sort tomba sur toi qui fus désigné par tous tes collègues. Te voilà embarqué dans une nouvelle aventure musicale. Mais pas question de chansonnette. Ce fut tous les vendredis un cours de musique avec solfège, cours de chant, déchiffrage de partitions, direction chorale. Quelle joie pour ces filles qui t’accueillaient en chantant pour 2 heures de travail intense. Quel bonheur pour Mime et toi d’entendre chanter ces voix d’anges lors d’un dîner dominical à l’Eau Vive. Ton regard malicieux les accompagnaient tout en battant discrètement la mesure. A chaque rencontre la magie du chant te voyait renaître.
Chacun de nous, amis, choristes, musiciens gardons de toi l’image d’un homme intelligent et chaleureux au service de ce qu’il aimait. La musique et le chant choral étaient ta passion que tu nous transmettais avec bonheur. Tu as toujours trouvé le soutien de Mimie et ta famille qui partageaient ta joie de vivre .
Cher José, nous resterons éternellement tes enfants de chœur avec ou sans H.
Bonne route vers le chemin de l’au-delà près du Père, à la rencontre de ceux que tu as tant aimés et les anges, plutôt le chœur des anges qui t’attendent pour diriger et leur faire chanter « Jubilate Deo » pour l’éternité.
Michel Kauffman